Rendez-vous sur les terrasses du Château royal, vendredi, pour scruter l’horizon en direction d’Auzouer-en-Touraine.
© (Photo NR, Pierre Veillé)
À l’occasion de l’expertise prévue ce vendredi 12 janvier 2024, tour d’horizon des positions – tranchées ou pas – des élus du territoire, à la veille de cette dernière étape avant l’avis de la préfecture.
Un petit tour par le Château royal et tout le monde sera fixé. Ils devraient être plusieurs élus, ce vendredi 12 janvier, à Amboise, à assister à l’expertise demandée par le préfet Patrice Latron, pour trancher la question de la visibilité des éoliennes du projet Oratorio. À la veille de ce rendez-vous, tour d’horizon des avis déjà exprimés publiquement ou donnés après sollicitation de la NR.
> Les « contre ». Ils sont nombreux à s’être officiellement prononcés en défaveur des éoliennes d’Auzouer-en-Touraine. Au premier rang de ces « contre », on compte Daniel Labaronne, député de la deuxième circonscription d’Indre-et-Loire, ou encore Brigitte Dupuis, la présidente du Castelrenaudais. La communauté de communes, à laquelle appartient Auzouer-en-Touraine, a émis un avis défavorable sur le projet, le 24 mai dernier, par 18 voix contre, six pour et trois abstentions.
Outre l’impact sur les paysages du Val de Loire, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, les opposants avancent l’argument du « cheval de Troie » : les quatre éoliennes prévues ne seraient que les prémices d’un déploiement beaucoup plus vaste.
> Les « pour ». Peu se sont manifestés publiquement. Il y a, bien évidemment, Jean-Claude Baglan, le maire d’Auzouer-en-Touraine, à la tête d’une commune qui veut également développer le photovoltaïque, en plus de l’éolien. « Il faut toujours une première commune, pour ouvrir la voie […] Nous allons dans le sens de l’histoire », confiait-il à la NR en octobre.
Autre avocat déclaré des éoliennes, Philippe Deniau. Pour le maire de Saint-Ouen-les-Vignes, vice-président de la Communauté de communes du Val d’Amboise (CCVA), le territoire ne pourra pas indéfiniment laisser aux autres le soin de produire son électricité. « Nos paysages ruraux seront directement impactés. C’est le prix à accepter et le Val d’Amboise ne pourra pas y échapper », estimait-il en juillet dans une tribune adressée à la NR.
> Ils ne se prononcent pas. Ils attendent de voir ce que donnera l’expertise de vendredi avant de donner leur avis définitif. C’est le cas d’Yves Aguiton, président de la CCVA, qui organisera un débat sur la question lors d’un prochain conseil communautaire, une demande de son prédécesseur Thierry Boutard, par ailleurs opposé à Oratorio. « Je réserve ma position pour cette occasion », dit-il à la NR.
Même tempérance chez Brice Ravier, qui dit ne pas avoir « d’avis tranché » pour le moment. « Il ne faut pas que cela dénature le paysage, mais en même temps on a tous conscience des besoins en énergies nouvelles », indique le maire d’Amboise, membre de facto du conseil d’administration de la Fondation Saint-Louis, propriétaire du Château royal et opposée au projet Oratorio.
Et les écologistes, qu’en pensent-ils ? Parmi les élus amboisiens, Lionel Chisson, adjoint à la Culture, évoque « un dossier compliqué ». « Sur le principe, je dirais plutôt oui aux éoliennes, mais est-ce que c’est une bonne idée d’en implanter à cet endroit, au regard de l’impact paysager… Il y a un gros point d’interrogation. »
Claude Cicutti, maire de Montreuil-en-Touraine, se rangera, pour sa part, à l’avis du préfet. « Pas forcément de gaieté de cœur en cas de feu vert, mais on ne peut pas nier le besoin de s’affranchir des énergies fossiles. »
Stéphane Bern présent vendredi ?
L’animateur, membre du conseil d’administration de la Fondation Saint-Louis et opposant déclaré à Oratorio, est attendu au Château royal vendredi, même si sa présence n’était pas encore totalement confirmée mercredi. Le président de la fondation, Frédéric du Laurens, sera présent aux côtés du préfet, du directeur du château, Marc Métay, d’Innergex, porteur du projet, ou encore d’élus et associations.