N.R: Indre-et-Loire : l’instruction du projet éolien de Bridoré va reprendre
Publié le 20/11/2023 à 22:02 | Mis à jour le 21/11/2023 à 20:25
C’est désormais un parc de trois éoliennes que porte le promoteur BayWa r.e.
© (Photo d’illustration NR, Jean-André Boutier)
C’est la conséquence d’un arrêt de la cour administrative d’appel de Versailles, qui a annulé une décision préfectorale datant d’octobre 2021. L’enquête publique devrait avoir lieu pendant l’été 2024.
Le projet de parc éolien de Bridoré ne sera pas enterré. C’est en tout cas ce qu’en a décidé la cour administrative d’appel de Versailles (Yvelines) dans un arrêt en date 28 septembre dernier. La justice administrative a jugé que le rejet exprimé par la préfecture d’Indre-et-Loire le 28 octobre 2021 n’avait pas lieu d’être. « Nous n’avons pas accepté le motif de rejet, qui n’était ni scientifique, ni réglementaire. On a perdu trois ans », explique Julie Larcher, responsable régionale chez BayWa r.e, le développeur.
L’instruction du projet lancé en 2017 va donc pouvoir reprendre, presque là où il s’est arrêté. Ce qui avait motivé les services de l’État à le rejeter, avant même l’étape de l’enquête publique, c’est une garde au sol jugée trop faible (30 m entre le sol et le bas de la pâle inférieure) et une atteinte aux espèces protégées. Ce qu’a toujours défendu le promoteur. « On est ravis que notre démonstration ait été suivie », poursuit Julie Larcher.
« On a perdu du temps, celui de traiter les recours »
En revanche, le dossier ne sera pas strictement identique à celui rejeté il y a deux ans. De cinq, le projet passe à trois éoliennes, de 137 m en bout de pâle. Un changement lié à la proximité avec la végétation. « On diminue l’emprise au sol du projet », abonde José Fernandez, le chef de projet. Avec cinq éoliennes, le promoteur attendait une production annuelle de 25 GWh ; avec trois elle serait réduite à 15 GWh.
La reprise de l’instruction est prévue pour le début d’année prochaine, pour une enquête publique qui se déroulerait durant l’été au plus tard. « Il manque encore l’avis de l’autorité environnementale », complète Julie Larcher. Le développeur ne repartira pas totalement de zéro, puisqu’il pourra s’appuyer sur le travail réalisé à partir de 2020. « On va simplement mettre à jour le dossier, ajoute-t-elle. Grâce à un dialogue avec la Dreal, on a pu faire une mise à jour. On a perdu du temps, celui de traiter les recours, mais on est content que ça avance. »
La même opposition qu’ailleurs
En parallèle du projet, BayWa r.e accompagne cinq exploitations agricoles dans le cadre d’une « démarche agri-environnementale ». « On accompagne les agriculteurs qui expriment un besoin, par exemple, de matériel agricole innovant. Ils nous ont demandé s’il était possible de participer à l’achat d’un semoir, développe José Fernandez. C’est une démarche que l’on propose à l’ensemble des agriculteurs, pas uniquement ceux concernés par le projet. » Du matériel qu’ils ont déjà reçu.
BayWa r.e repart donc au combat, dans un territoire historiquement hostile à l’éolien. Le projet fait l’objet d’une certaine crainte au niveau local, ce qui avait entraîné la création de l’Association pour la protection de l’environnement du Lochois et des territoires avoisinants (Apelta). Sur son site internet, l’association (1) évoque les conséquences sur les paysages, le patrimoine et le tourisme. Des arguments régulièrement évoqués par leurs homologues du Sud-Touraine.
(1) Contacté, le président de l’Apelta, Thibaut de Chassey, n’a pas souhaité s’exprimer.
Un autre projet à Yzeures-sur-Creuse
En parallèle, le développeur BayWa r.e. mène un autre projet éolien, sur les communes de Bossay-sur-Claise et Yzeures-sur-Creuse. Quatre éoliennes de 182 m en bout de pâle sont projetées, pour une production annuelle de 42 GWh. Une présentation au public est prévue lundi 27 novembre, de 16 h à 20 h, à la salle Minerve d’Yzeures-sur-Creuse.