NR: 29-12-2022 À Vou et à La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, le projet de cinq mâts éoliens vient d’être définitivement retoqué par le Conseil d’État en raison de la présence de l’animal dans le secteur.
Cette fois, les portes se referment définitivement sur le projet de ferme éolienne du Bois Bodin, un ensemble constitué de cinq éoliennes de 140 m de haut destinées à être implantées sur le territoire des communes de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin (trois) et Vou (deux). Saisi par Volkswind, la société porteuse du projet (1) et le ministère de la Transition écologique, le Conseil d’État vient de rendre une décision qui confirme l’annulation de l’autorisation d’exploitation, prononcée en juillet 2021 par la cour administrative d’appel de Nantes.
« Un risque majeur d’extinction en France » Les juges sont revenus sur la difficulté majeure de ce projet : la présence de cigognes noires, une espèce protégée, dans le périmètre des éoliennes. Les juges du Conseil d’État constatent dans leur décision que « l’espèce nicheuse de la cigogne noire court un risque majeur d’extinction en France en raison de ses très faibles effectifs » et que la cour administrative d’appel n’a pas commis d’erreur en estimant que « l’atteinte que le parc projeté fera peser sur la conservation de cette espèce à proximité immédiate du site d’implantation des éoliennes constitue un grave danger pour l’environnement ». Les dispositifs de prévention présentés par les promoteurs du projet n’ont pas convaincu les juges, qui observent que « ce système ne permet pas de détecter 100 % des oiseaux autour de la turbine des éoliennes et donc d’éviter une collision par arrêt de la turbine en temps utile. » Du côté du maire de Vou, Bernard Henry, cette décision est vue comme « une victoire car à cet endroit-là, les éoliennes nous auraient gâché la vue ». Mais l’élu reste méfiant quant à d’éventuels nouveaux projets sur le territoire de sa commune. « Nous attendons la nouvelle loi sur les énergies renouvelables qui sera débattue, mardi 10 janvier », explique-t-il. Pour Martine Tartarin, la maire de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, « c’est une victoire pour la protection environnementale après une longue procédure de onze ans durant laquelle cela n’a pas été simple de se défendre. Mes administrés étaient majoritairement contre. »
Rester vigilant
Concernant la suite et d’éventuels retours de projets éoliens dans le secteur, la maire se dit confiante. « J’estime que le périmètre de 20 km de l’habitat de la cigogne noire qui a été reconnu par le Conseil d’État suffira à endiguer tout nouveau projet », affirme-t-elle. Colette Jourdanne, présidente de l’association de défense de l’environnement du Besland (Adeb 37) s’est également réjouie de la nouvelle. « Ce fut un long dossier et un long travail pour notre association. Mais nous restons vigilants car dans le secteur nous luttons également contre le projet éolien de Sepmes (cinq mâts éoliens également) », a-t-elle réagi. Pour Claude Guérineau, secrétaire de l’association Nouvelles énergies en Sud-Touraine (Nest), « la décision ne nous offusque pas outre mesure car depuis le départ, élus et population locale étaient contre ce projet, donc conformément à notre charte, nous ne l’aurions pas soutenu quoi qu’il advienne ». Aucun responsable du projet éolien au sein de la société Volkswind n’était en mesure d’apporter une réaction à la décision du Conseil d’État lorsque nous avons contacté la société, jeudi 29 décembre.