La Nouvelle République – Publié le 04/02/2021 à 06:25 | Mis à jour le 04/02/2021 à 10:39
Situé au sud-ouest de la commune, entre les villages de la Courtillonnerie et la Trampaudrie, le projet de 3 à 6 éoliennes est déjà contesté par certains habitants. À Dolus-le-Sec, le récent démarchage d’un promoteur éolien agace une partie des habitants, ravive les tensions et ressuscite une association anti-éolienne.
S’il y a bien une éolienne qui ne suscite pas les conversations à Dolus-le-Sec, c’est l’éolienne Bollée. Installée il y a plus d’un siècle, elle servait à pomper l’eau.
Aujourd’hui, ce qui remonte à la surface dans la commune de 670 habitants au nord-ouest de Loches, c’est le sujet des éoliennes industrielles, productrices d’électricité. À l’automne dernier, un représentant de la société Soleil du midi a écrit au maire, Régis Girard, afin de lui présenter, à lui et son conseil municipal, « un projet de 3 à 6 éoliennes minimum » sur le territoire de la commune.
« Une fourchette de revenus de 7.000 à 12.000 € par an et par éolienne » Le courrier, que nous nous sommes procuré, indique notamment : « Au vu des retours que nous avons des différentes administrations régionales et départementales, il est fort probable que la préfecture d’Indre-et-Loire autorise prochainement les premières éoliennes du département dans le Sud Touraine et ce malgré l’opposition de certains élus locaux. » Non seulement des élus, mais aussi de la population locale. C’est ainsi que le 17 janvier, l’association Vent de raison a écrit au maire de Dolus-le-Sec afin d’exiger des éclaircissements. Créée en 2006, cette association a lutté jusqu’en 2009 contre l’implantation d’un parc éolien de quatre mâts entre les communes de Dolus-le-Sec et Tauxigny-Saint-Bauld (finalement retoqué en raison de la zone Natura 2000, NDLR).
En sommeil jusqu’à présent, l’association, via son président François Guillet et son secrétaire Didier Rouby, n’apprécie pas la méthode et le fait savoir. « Sauf erreur de notre part, le projet n’a pas été discuté, ni voté au conseil municipal. Il n’a fait l’objet d’aucune communication aux habitants de la commune », dénonce l’association.
Ce qui agace par-dessus tous les membres de l’association, c’est le récent démarchage, en fin d’année dernière, de plusieurs propriétaires terriens au sud de la commune, pour leur présenter des promesses de baux emphytéotiques dont les clauses financières doivent rester confidentielles. L’un d’eux a cependant accepté de nous évoquer « une fourchette allant de 7.000 à 12.000 € de revenus par an et par éolienne installée sur ma parcelle ». De quoi effectivement aiguiser les appétits. « Mais quel est le prix pour notre qualité de vie et celle de nos voisins ? », renchérit ce propriétaire terrien.
« La phase d’études n’a pas encore été lancée »
« Hormis les personnes concernées, personne n’est au courant », déplore Vent de raison. Le maire Régis Girard se défend en expliquant que « pour le moment, les nouveaux élus du conseil municipal souhaitent avoir du temps pour se renseigner sur ce projet et réfléchir à la suite que l’on pourra y donner ». Pour l’édile, la communication de Soleil du midi a été maladroite sur ce projet : « Une tournure de phrase a laissé entendre que les élus et habitants de Dolus étaient d’accord alors qu’il s’agissait de l’exemple de Bridoré où le même promoteur mène déjà un autre projet. » Le conseil municipal de Dolus-le-Sec devrait se prononcer d’ici l’été prochain.
Adrien Hébrard, chef de projets à Soleil du Midi, explique que « c’est un pré-projet et que la phase d’études n’a pas encore été lancée », tout en confirmant l’envoi de courriers aux propriétaires concernés. « Nous communiquons dès que le projet se lance », rajoute-t-il.
Selon Régis Girard, un second promoteur éolien, VSB, l’a récemment contacté pour un autre projet, à cheval avec la commune voisine de Manthelan. Les éoliennes ne sont pas prêtes de tarir les sujets de conversation à Dolus-le-Sec.