La Nouvelle République: Publié le 03/12/2020 à 06:25 | Mis à jour le 03/12/2020 à 08:25
Tant du côté de la commune que de la chambre d’agriculture, les avis sur le projet de parc agrivoltaïque d’Auzouer vont se faire attendre.
Il est urgent d’attendre ! C’est un peu en ces termes que s’est conclu l’examen par le conseil municipal d’Auzouer en Touraine du projet de parc photovoltaïque avec installation d’un élevage ovin de 160 ha prévu sur la commune (lire notre dossier paru le 19 novembre).
Il y a un an, lors de sa séance du 24 octobre 2019, le conseil d’Auzouer-en-Touraine, par 9 voix pour et 2 abstentions, avait « apporté son soutien » au projet pour « déposer toutes demandes de permis de construire et toutes autorisations administratives » et autorisé le maire « à signer toutes les pièces concernant ce dossier ».
Le projet n’est pas encore finalisé Un an après, la commune fait un pas en arrière. Une délibération présentée à la réunion à huis clos du conseil le 19 novembre proposait « de donner un avis favorable sur la poursuite du projet sur son territoire », d’y apporter « son soutien politique » et d’autoriser le maire à « apporter l’aide technique et politique de la collectivité aux agriculteurs et à la société » qui mènent ce projet. Mais plusieurs élus se sont interrogés sur le dossier et les riverains ont fait pression en écrivant à ces élus.
Finalement, le conseil a décidé de « reporter à une date ultérieure sa décision ». Il demande que le projet « soit revu » en concertation avec la société et les agriculteurs porteurs du projet et les riverains, et qu’un « nouveau projet soit édifié, proposé aux riverains avec photomontages, et transmis à la mairie ». Interrogé sur ce changement d’attitude de la commune, le maire Jean-Claude Baglan explique que c’est un projet « sur lequel la mairie n’aura jamais à délivrer de permis, puisque totalement privé, sur des terres privées dont on ne change pas le caractère agricole ».
La question du permis de construire, évoquée en octobre 2019 et évacuée aujourd’hui, devrait pourtant revenir sur le bureau du maire quand le projet sera ficelé. De même, la législation est très claire sur la répartition des taxes et impôts liés à cette installation (NR du 19 novembre).
Il n’y a pas que la commune qui ne se prononce pas encore sur le dossier. La chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire précise aujourd’hui à travers un communiqué qu’elle n’a, « à ce jour, émis aucun avis sur ce projet », démentant les informations données par les porteurs du projet (NR du 19 novembre). « Le président de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire a bien reçu en rendez-vous le collectif d’agriculteurs porteur du projet pour une présentation », précise le communiqué. Celui-ci a remis au collectif les délibérations prises par la chambre sur le sujet du photovoltaïque, « afin qu’elles soient étudiées ». Le communiqué conclut : « La chambre d’agriculture a indiqué la nécessité d’étudier plus précisément le projet et notamment de rencontrer l’éleveur qui pourrait s’installer sur le projet agricole ».
Sur ce point, le collectif des agriculteurs est plus précis en expliquant que la chambre « a donné un avis de principe » si le projet respecte le cahier des charges qu’elle a édicté sur ce type de projet, « ce qui est le cas », ajoute-t-il. Les agriculteurs rappellent aussi que « la chambre d’agriculture est partenaire du projet car elle est chargée d’étude pour vérifier les paramètres agri-environnementaux et aider l’installation du jeune éleveur de moutons ». En fait, la chambre donnera son avis lors du processus réglementaire (permis de construire, enquête publique…) quand le projet sera finalisé.