NR du 9 septembre 2020
Julien Aubert, président de la commission parlementaire sur les énergies renouvelables, a redit hier son opposition aux éoliennes aux élus locaux.
Hier après midi, invité par le président de Loches sud Touraine Gérard Hénault, seul le député Julien Aubert est venu parler « éoliennes » à une cinquante d’élus réunis salle Agnès-Sorel (lire en repères). Il leur a fait « un topo » entre les avantages et les inconvénients. Interview post-réunion, la presse n’a pas pu assister à la rencontre.
Que contient ce « topo » présenté aux élus communautaires ? « Le coût de l’éolien, par exemple, qui se chiffre entre 76 et 90 milliards d’euros. C’est le coût du soutien public à cette énergie. Il faut savoir que pour un promoteur, c’est une industrie pour laquelle on garantit le chiffre d’affaires. On a vu des entreprises dans l’éolien qui ont fait de belles culbutes pour une production de 15 % de l’électricité sur trente ans. On dépense plus que pour le nucléaire. L’addition finale serait plus élevée si on continue sur cette trajectoire ».
Ici, des maires sont favorables aux éoliennes, pour les retombées fiscales pour investir dans des services publics… « Les retombées, c’est comme le Tour de France quand on vous distribue des goodies (sic). Ces entreprises vous redonnent de l’argent que vous leur avez donné. Et, dans les faits, on constate des baisses de valeur de patrimoine dès que les gens apprennent qu’il y a un projet, de 15 à 20 % en moins. Des incidences sanitaires sur les troupeaux, des gens qui dorment mal la nuit… Il y a un impact sur la faune et la flore, le tourisme vert… Le problème est surtout écologique. Les éoliennes ne contribuent pas à réduire le CO2, car on a déjà une production décarbonée en France avec le nucléaire. »
Les pro-éoliens parlent de création d’emploi. Êtes-vous d’accord avec cela ? « Oui, ça crée un emploi comme des gardiens de phare. Un emploi pour quatre ou cinq pylônes, par ci, par là. Et cela crée des emplois temporaires le temps de la construction du parc. »
Le commissaire-enquêteur pour le projet de parc de huit éoliennes au Petit-Pressigny vient de donner un avis favorable. Vous énumérez tous ces inconvénients. Mais si l’avis est favorable, c’est que ce projet déposé est correct, non ? « Le commissaire-enquêteur a pour rôle de recueillir l’avis de la population, son assentiment ou non. Il n’est pas là pour faire une étude environnementale et sanitaire. Je suis toujours frappé de voir des élus locaux et la population contre et un commissaire-enquêteur pour ».
Au final, c’est le préfet qui a le dernier mot et il arrive que malgré l’opposition locale, il valide le parc… « Il y a une volonté d’accélérer la manœuvre notamment de la part des préfets. La volonté de l’État ne doit pas se traduire par un décrochage du territoire. Quand vous passez au bulldozer, les gens sont contre ».
Que faut-il pour que cela soit accepté ? « La recette magique, c’est : Un, des éoliennes loin des habitations, à 2 km ; Deux, un consensus politique local ; Trois, des promoteurs qui ne jouent aux cow-boys et qui s’intègrent dans la vie de la commune ».
Comment voyez-vous l’avenir de l’éolien terrestre ? « C’est une industrie qui va décliner en France. Je crois plus en l’éolien marin. Le terrestre nous coûte très cher. Les seuls à y gagner sont les promoteurs et les propriétaires de terrain ».
Que mettre à la place ? « Je plaide pour la méthanisation, la géothermie peu profonde et le solaire sur les bâtiments agricoles et industriels ».